1- Peux-tu te présenter rapidement ?
Je suis Cloé Vié, j’ai récemment dépassé le quart de siècle. Graphiste multimédia de profession, je suis autant fascinée que passionnée par la photographie.
J’aime tout le processus photographique dans sa globalité : de la réflexion, l’idée initiale au post-traitement, jusqu’aux expositions ou à d’autres moyens de partager mon regard.
Je continue à grandir et à évoluer grâce à ce magnifique médium artistique et notamment dans l’univers de la photographie de rue et d’architecture. Ce sont dans ces deux univers que je me retrouve le plus.
J’aime jouer avec les lumières vives ou douces des débuts et des fins de journée, observer les passants et voir la manière dont ils « accueillent » la lumière. J’aime aussi les graphismes des mobiliers urbains révélés par ces lumières, qui dévoilent des formes et des mouvements intéressants.
La rue, ce « palais du hasard » comme j’aime l’appeler, recèle de trésors plus ou moins bien cachés et m’offre une infinité de possibilités graphiques et créatives.
2- Depuis quand fais-tu de la photo ? et comment as-tu commencé ?
J’ai toujours été attirée par l’art. Petite, j’adorais les cours d’arts plastiques et les moments passés à la médiathèque, le nez plongé dans les livres avec ma mère.
Très tôt, j’ai ressenti une attraction pour la photographie : j’avais envie de pratiquer cet art encore plus que les autres. J’ai souvent demandé à ma mère un appareil photo, et c’est justement grâce à elle que j’ai vraiment commencé la photographie, il y a onze ans.
Je me souviens de ce gros carton posé sur la table de la cuisine que j’ai découvert en rentrant du collège : mon premier reflex.
C’est aussi grâce à Dédé, mon ancien voisin, que j’ai pu m’épanouir dans cet univers. Il m’a emmenée dans un club photographique où je suis toujours.
3- Comment décris-tu ton style de photos ?
La grande majorité de mes photographies sont en noir et blanc. J’aime les forts contrastes et les scènes qui stimulent l’imaginaire. Les observateurs y voient parfois des histoires… ou pas. Souvent, mes photographies incluent de petits détails à découvrir (ou à ignorer selon la sensibilité de chacun). Chacun est libre d’y projeter ce qu’il veut, ou ce qu’il peut.
Je suis particulièrement attirée par les formes géométriques, le mouvement, les reflets, les escaliers, les lignes de fuite, les textures… tout ce qui peut créer une esthétique visuelle que je trouve intéressante, en plus d’un fond qui, pour moi, fait sens.
Plus généralement, à travers mes photographies, je cherche à questionner la place de l’Homme dans son environnement, qu’il s’agisse d’un lieu de vie ou d’un espace de passage. J’aime explorer la relation entre l’Homme et l’architecture, entre la présence et l’espace, entre le mouvement et la structure.
4- Argentique ou numérique?
Je trouve que les deux pratiques sont intéressantes, même si, à mon sens, elles sont complètement différentes. Elles se complètent.
J’ai commencé la photographie numérique avec un 15-55 mm monté sur un Canon EOS 100D : le kit du « parfait » débutant, haha. J’ai tenté la proxy/macro (grâce à des objectifs prêtés par d’autres membres du club), mais aussi le paysage, l’animalier, le studio, etc.
Très vite, j’ai eu envie d’aller plus loin dans ma pratique, par exemple en réalisant des photos de nuit. Mais le 100D montrait vite ses limites en montée
en ISO. J’ai reçu un autre cadeau, un 24-105 mm monté sur un Canon EOS 6D, avec lequel je me suis véritablement épanouie dans la photographie de rue et d’architecture.
Entre-temps, j’ai découvert l’argentique avec un Minolta X-500. Cette pratique m’a appris à ralentir, à observer encore plus, à prendre le temps avant de déclencher.
Aujourd’hui, j’utilise un Leica Q2 et un Ricoh GR III HDF et un Canon AE-1 en argentique. J’essaye de toujours avoir un appareil photo sur moi : je reste à l’affût de la lumière et des possibilités photographiques qu’elle révèle.
5- Quels sont tes projets en cours ou futurs ?
J’ai eu la chance de recevoir beaucoup de connaissances en photographie, et je souhaite aujourd’hui, à mon tour, aider les (futurs) photographes à s’épanouir et à prendre plaisir dans ce magnifique art. C’est pour cela que je suis en train de mettre en place un programme de mentorat : pour accompagner le développement du regard photographique, mais aussi pour guider dans la conception d’un premier livre.
Parallèlement, j’essaye de partager ma vision en participant à des concours, festivals, expositions et autres événements. C’est toujours très enrichissant de recevoir des retours sur son travail : cela permet de grandir, d’évoluer et de nourrir sa pratique.
J’ai également récemment photographié la Fashion Week avec mon Ricoh GR III équipé d’un filtre sur l’optique. Je prévois d’en tirer un zine exclusif, en très petite édition.
6- Un.e photographe coup de cœur
J’ai récemment découvert de nombreux artistes inspirants, comme par exemple Lisette Model, que je ne peux que recommander si vous appréciez la photographie de rue, son aspect humaniste et ses magnifiques noir et blanc. Je n’en dit pas plus, je vous laisse vous faire votre propre avis.
7- Un petit conseil à donner à toute personne qui aimerait se lancer dans la photo ?
Si je ne devais donner qu’un seul conseil, ce serait celui d’être curieux. La curiosité m’a toujours poussée à tester de nouvelles choses en photographie, et elle m’a permis de progresser en m’inspirant de ce que j’ai pu intérioriser, consciemment ou inconsciemment, dans des univers pas exclusivement photographiques, mais aussi dans bien d’autres domaines artistiques et culturels.
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